XRP Flex : Cegid ajoute un troisième ERP à son SaaS
L’éditeur lyonnais profite de la refonte de sa gamme d’ERP cloud sous une marque ombrelle (XRP) pour y ajouter une nouvelle référence. XRP Flex sera la localisation de l’ERP américain Acumatica, avec qui Cegid vient de passer un accord d’exclusivité « de plus de 20 ans » pour la France.
« C’est l’incarnation de notre vision après un an et demi d’investissements dont le rachat de Qualiac – pour répondre aux besoins du haut du marché – a été la première marche », résume Laurent Leenhardt, Directeur Exécutif Marché ERP.
Cegid XRP Ultimate et Sprint
Qualiac restera disponible sur site – ce qui est d’ailleurs un souhait fort de ses clubs utilisateurs. Sa version cloud, elle, sera baptisée Cegid XRP Ultimate. Pour mémoire, avec Qualiac (et Ultimate donc) Cegid vise « le haut du mid-market, et les grands comptes » mais s’arrête aux portes des groupes du CAC 40 et du SBF 120. L’éditeur met par exemple en avant le Ministère de l’Éducation Nationale comme exemple d’utilisateur.
A l’autre bout de l’échelle, pour les PME, Y2 dans sa version cloud devient Cegid XRP Sprint.
Ces deux ERP SaaS visent surtout les clients installés de Cegid.
Entre les deux, pour les grosses PME et les petites ETI, l’éditeur lyonnais – désormais épaulé par des fonds anglo-saxons – va sortir en juin une offre totalement nouvelle : Cegid XRP Flex.
Une réinterprétation d’Acumatica
Cegid XRP Flex est en fait une « localisation » pour le marché français de l’ERP américain en pleine croissance : Acumatica.
Cegid a en effet assez discrètement passé un accord exclusif « de plus de vingt ans » (sic) avec l’éditeur transatlantique pour distribuer sa solution en France. Deux décennies est une période très longue dans l’IT « mais nous voulions que nos clients aient la certitude que leur investissement sera pérenne », commente Laurent Leenhardt.
Contrairement à XRP Ultimate et XRP Sprint, XRP Flex cible de nouveaux clients et est 100 % cloud. Mais alors que Acumatica s’appuie sur l’infrastructure d’AWS, Cegid a retravaillé la solution pour le faire tourner sur le IaaS d’un de ses partenaires stratégiques : Microsoft Azure.
« Nous prenons le code source du produit, nous sur-chargeons ce code pour la localisation (prise en charge de la TVA française, etc.) et pour ajouter des fonctionnalités, notamment celles qui nous paraissent nécessaires d’un point de vue culturel (la saisie des écritures comptables ne se fait pas de la même manière en France qu’aux Etats-Unis par exemple). Ensuite, nous faisons un rebuild et nous le poussons sur la plateforme de Microsoft », détaille Sylvain Moussé, CTO de Cegid, qui promet que ce travail sera effectué très rapidement à chaque fois que Acumatica sortira une mise à jour ou un changement majeur de version.
Le travail de l’éditeur lyonnais a également consisté à rendre la solution nativement conforme à la réglementation française.
Pourquoi ce nom de XRP ?
« L’ERP ne peut plus être centré sur la seule organisation de l’entreprise. Il doit s’ouvrir à d’autres écosystèmes (partenaires, clients, intégrateurs) », analyse Laurent Leenhardt. Fort de constat, Cegid a imaginé de remplacer le E de ERP (Entreprise) par un X.
Littéralement, il ne s’agit plus de planifier les ressources de l’entreprise, mais de gérer les ressources de X acteurs.
Possible de faire du spécifique sur Azure
Logiquement, Cegid XRP Flex bénéficie des connecteurs d’Acumatica. « On en développe également, et nos partenaires aussi s’il y en a que nous n’avons pas au catalogue », continue Sylvain Moussé. Car une des particularités de XRP Flex sera d’être totalement commercialisé en indirect via ces précieux partenaires. « Ce qui leur permet de l’adapter au besoin de chaque client et d’enrichir le produit », vante Norbert Jamet, Responsable Marketing Produit ERP.
Cegid n’entend en effet pas « verticaliser » lui-même la solution, en tout cas pas dans un premier temps.
En revanche, les possibilités de paramétrages (par les partenaires) pour ajouter ou modifier des champs sont nombreuses – affirme l’éditeur – et cela sans rentrer dans le code (« c’est de la « non programming personalisation » », résume le CTO de Cegid).
Cegid laisse même la porte ouverte au développement en dur : soit pour modifier des fonctionnalités soit pour en ajouter. Bref, pour verticaliser les briques et faire du spécifique en C# / .Net – écosystème Microsoft oblige. « Ce n’est pas du scripting comme le Studio de XRP Sprint (Y2) », avertit Sylvain Moussé. « Il faudra que cela soit fait par un intégrateur certifié pour s’assurer de la rétrocompatibilité et aussi de la performance » de ces extensions qui tourneront sur le PaaS Azure.
A l’inverse, Cegid – qui présente sa gamme XRP comme « simple, connectée, sûre » et « ouverte » – propose également des APIs pour intégrer des fonctionnalités Flex dans des applications tierces ou dans des portails.
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Un ERP très orienté services et secteur de la distribution
Même si Acumatica possède des fonctionnalités dédiés à l’industrie manufacturière et au secteur de la construction, XRP Flex se focalisera sur les sociétés de services et de distribution. « Modulaire » (sic), il se compose des briques comptabilité, gestion financière, gestion des immobilisations, gestion commerciale (achats, stocks, ventes, logistique), E-commerce et Marketing & CRM.
A ces briques fonctionnelles s’ajoute une couche de reporting et de BI. Côté RH, la solution se complète par les offres existantes de Cegid dans le HCM/SIRH (paie, core RH et gestion de talents avec Technomedia).
La disponibilité des briques sera progressive. La gestion d’affaires et le CRM par exemple ne devraient pas être disponible en juin mais arriver dans un deuxième temps.
Cegid n’écarte par ailleurs pas définitivement l’option d’une diversification vers l’industrie et la supply chain, mais « c’est prématuré » répondent en coeur son CTO et son Directeur Exécutif Marché ERP.
Concurrence forte et atout proximité
Avec cette offre, Cegid se positionne sur un segment de l’ERP très concurrentiel. Il se retrouve en face des NetSuite, Workday et autres SAP (Business One ou ByDesign), Microsoft Dynamics et Sage. Sans oublier Unit4 voire Infor (qui cible de plus en plus les ETI).
L’éditeur en a parfaitement conscience mais se montre confiant. Pour lui, le socle d’Acumatica tient parfaitement la comparaison avec ces concurrents. Et surtout, Cegid entend jouer la carte de l’ERP du coin.
« L’effet de taille joue en notre faveur. Notre R&D est à Lyon, Clermont-Ferrand, Aix, etc. », répond Sylvain Moussé. « Nous avons une proximité avec le client que n’ont pas d’autres gros acteurs – tout en ayant des capacités mondiales », résume pour sa part Laurent Leenhardt.